Les carences

CARENCE EN ELECTROLYTES

Chimiquement, les électrolytes sont des substances qui ont la propriété de conduire le courant électrique. L’acide sulfurique des batteries au plomb de nos voitures est un électrolyte. Ces substances, en solution, sont présentes sous forme d’ions positifs (Cations) à qui il manque des électrons ou sous forme d’ion négatifs (Anions) qui ont des électrons supplémentaires.

Les électrolytes sont présents dans tous les organismes végétaux et animaux et leur équilibre est essentiel pour le bon fonctionnement de TOUTES les cellules. Les principaux ions des organismes animaux sont le sodium (Na+), le potassium (K+), le chlorure (Cl-) et le bicarbonate (HCO3-). Parmi ceux-ci, le sodium a une importance toute particulière.

Chez la plupart des volailles, les besoins en sodium sont de l’ordre de 150 mg pour 100 g de graines. Or, la teneur en sodium du blé, du maïs, des pois varie de 10 à 50 mg de sodium pour 100 g. On voit donc que, en l’absence d’une complémentation minérale adaptée, la carence en sodium est « obligatoire ». De fait, les carences sont fréquentes, en particulier, lors de l’élevage des jeunes et lors de diarrhée, périodes au cours desquelles les besoins en électrolytes augmentent. Par contre, les autres électrolytes (Cl-, K+) se trouvent en abondance dans les graines ou sont (HCO3-) fabriqués par l’organisme.

Lors d’un manque de sodium, les pigeons ont un comportement alimentaire perturbé. Ils peuvent alors avoir une « fringale » de grit, sel, engrais, lichens,… avec risque majeur d’intoxication. Ils picorent le sol, le sable et les fientes qui s’y trouvent mêlées avec aggravation du risque parasitaire. Parfois, les pigeons se reportent sur l’eau avec une consommation doublée voire triplée. Bien entendu, les fientes sont alors très liquides (tortillon au milieu d’une flaque).

La carence en sodium se traduit par une perte d’appétit pour les graines (avec gaspillage de certaines graines), et, à l’inverse, par une consommation accrue de grit, bloc, pierre rouge,…. de l’amaigrissement, une baisse de poids des pigeons au sevrage, des troubles de la reproduction, un refus de nourrir les jeunes par absence de lait de jabot et parfois par la mort brutale de pigeons adultes par arrêt cardiaque (cas de pigeons en train d’élever des jeunes de 12 à 20 jours). Sur les pigeons voyageurs, le seul signe observé est parfois une baisse de performance lors des concours ou une perte anormale de pigeons pourtant aguerris.

Si les graines sont peu pourvues en sodium, il est néanmoins très facile d’en apporter sous forme de bicarbonate de soude (NaHCO3) qui contient 27% de sodium ou, tout simplement, en donnant du sel de cuisine (NaCl) qui contient 39% de sodium. Les pigeons doivent pouvoir disposer de sel en permanence. Les « bloc-sel », malgré leur nom, sont souvent peu pourvus en sel (2 à 4 %): ils ne conviennent pas pour corriger une carence. Le grit ou les coquilles d’huîtres broyées sont salés à raison de 1 à 2 cuillères à soupe de gros sel par kg. Mais, pour « recharger » rapidement les pigeons en électrolytes, l’eau peut être salée à raison d’une cuillère à café par litre pendant 1 semaine (attention néanmoins au surdosage). Mieux, ORNILYTE qui contient en plus du sodium divers éléments nécessaires à la bonne élaboration du lait de jabot, est distribué pendant 15 jours. Il est dangereux de laisser le sel en libre-service quand la carence n’est pas corrigée car les pigeons se précipitent sur la source de sel. Il provoque alors de l’œdème cérébral, de l’œdème musculaire (les pigeonneaux qui étaient bien dodus « rendent » beaucoup d’eau à la cuisson et la viande est insipide), un blocage rénal,… les pigeons peuvent en mourir. Mais, quand la carence est corrigée, et seulement alors, vous pouvez laisser le sel à libre disposition des pigeons dans une petite mangeoire.

Remarque : Si certains minéraux tels le calcium, le phosphore,… ou certaines vitamines peuvent être stockés dans l’organisme, il n’en est pas de même pour les électrolytes. Ainsi, un manque d’apport important en sodium dans l’alimentation se traduit rapidement (en moins de 5 jours) par des signes cliniques. A l’inverse, la « recharge » est très rapidement suivie d’effets.

Une CARENCE en PROTEINES

s’installe quand les pigeons sont nourris uniquement avec des céréales. Les adultes ne développent aucun signe. Par contre, la croissance des jeunes est fortement ralentie. Les carences en autres éléments (vitamines, oligo éléments, minéraux,…) ne se traduisent pas par des signes univoques. On peut observer de mauvaises croissances, des défauts de ponte, un plumage terne, des œufs clairs, de mauvais résultats en concours. C’est l’étude de tous les constituants de la ration et le calcul des apports respectifs des divers nutriments qui permettent de détecter ces carences. Les signes observés sur les pigeons ne font que confirmer ce qu’indique ce calcul.

Les VITAMINES et les OLIGO -ELEMENTS

sont indispensables à la vie. Une carence se traduit par des signes non spécifiques dont les plus faciles à observer sont une mauvaise croissance des jeunes. Mais, bien d’autres effets sont possibles en particulier une sensibilité accrue aux maladies et un taux anormalement élevé d’œufs clairs. Les pigeons, comme tous les animaux, en ont besoin très régulièrement. Les apports par les graines sont largement insuffisants pour couvrir les besoins. Il faut donc en apporter par divers moyens dans la ration. Les « bloc-sel » et autre pierre à picorer n’en contiennent généralement pas.  Les poudres roses laissées à disposition sont un moyen. Malheureusement, la consommation des poudres, hors période d’élevage, est très faible. Il faut donc apporter des vitamines dans l’eau de boisson ou en saupoudrage des graines. Un apport de 1 à 2 jours par semaine dans l’eau ou en permanence dans les graines avec VITALORNIS sont des rythmes qui conviennent pour couvrir ces besoins